Faut-il encore faire confiance à des services comme Cloudflare ou AWS ?

Avec les pannes successives récentes  de Cloudflare ou Amazon Web Services, faut-il encore faire passer les DNS de ses sites internet ces géants du web, ou vaut-il mieux conserver les DNS standard de votre hébergeur ?

Ces pannes successives bien réelles et illustrent les risques inhérents à la concentration des services cloud. Pour rappel :

  • Cloudflare a subi une panne majeure le 18 novembre 2025, débutant vers 11h20 UTC (environ 12h20 CET), due à un fichier de configuration pour la gestion du trafic malveillant qui a dépassé sa taille attendue, provoquant un crash logiciel. Cela a impacté des sites comme X (Twitter), ChatGPT, Spotify, Shopify et Truth Social, avec des erreurs 500 généralisées et des interruptions de plusieurs heures.
  • Amazon Web Services (AWS), via son service Route 53 pour les DNS, a connu une outage significative le 20 octobre 2025 dans la région US-EAST-1 (Virginie du Nord), causée par un bug dans la gestion automatisée du DNS pour DynamoDB, entraînant des échecs en cascade sur EC2 et d’autres services. Cela a affecté des millions d’utilisateurs, incluant Snapchat, Roblox, Netflix, Starbucks et des banques, avec plus de 17 millions de signalements d’incidents.

Ces événements soulignent que même les géants du cloud ne sont pas infaillibles : en 2025, Cisco a recensé 12 outages majeurs sur l’infrastructure internet, souvent dus à des bugs logiciels ou des mises à jour défaillantes. Cela pose la question de la dépendance à des tiers pour les DNS, qui sont critiques pour la résolution des noms de domaine et l’accessibilité des sites.Avantages et inconvénients : DNS tiers (Cloudflare ou AWS Route 53) vs DNS standard de l’hébergeurLes DNS tiers comme Cloudflare (gratuit pour les bases) ou AWS Route 53 (payant, ~0,50 $/mois par zone hébergée + frais par requête) offrent des fonctionnalités avancées, mais ils introduisent un point de défaillance externe. Le DNS standard de l’hébergeur (ex. : OVH, Infomaniak, Hostinger, GoDaddy) est souvent plus simple et « local », mais moins performant.

Voici une comparaison structurée :

 

Aspect
DNS tiers (Cloudflare / Route 53)
DNS standard de l’hébergeur
Fiabilité
Avantages : Réseau mondial distribué (Cloudflare : 300+ data centers ; Route 53 : 100% SLA théorique, DDoS intégré).
Inconvénients : Risque de pannes globales (comme 2025), propagant les disruptions à tous les clients.
Avantages : Moins de dépendance externe ; si l’hébergeur tombe, le DNS suit souvent l’hébergement (impact localisé).
Inconvénients : Peut être vulnérable aux attaques DDoS sans protections avancées ; SLA souvent <99,9%.
Performance
Avantages : Résolution DNS ultra-rapide (Cloudflare : <10ms en moyenne ; Route 53 : routage intelligent avec health checks pour rediriger vers des serveurs sains).
Inconvénients : Latence ajoutée si mal configuré (ex. : proxy Cloudflare).
Avantages : Propagation rapide pour les changements locaux ; pas de « saut » via un tiers.
Inconvénients : Plus lent pour un public mondial (serveurs limités géographiquement).
Sécurité
Avantages : Protection DDoS native (Cloudflare excelle ici), DNSSEC facile, filtrage des menaces.
Inconvénients : Risque de blocage excessif (faux positifs) ; dépendance à la politique du fournisseur.
Avantages : Contrôle total, moins de « boîte noire ».
Inconvénients : Souvent basique ; nécessite configuration manuelle pour DNSSEC ou anti-DDoS.
Fonctionnalités
Avantages : Load balancing (Route 53), géoroutage, A/B testing, intégration AWS (ex. : auto-scaling).
Inconvénients : Courbe d’apprentissage (complexité pour les débutants) ; pas de masquage de domaine gratuit.
Avantages : Simple, gratuit avec l’hébergement ; idéal pour petits sites.
Inconvénients : Limité (peu de routage avancé).
Coût
– Cloudflare : Gratuit pour DNS basique.
– Route 53 : Payant, mais scalable.
– Généralement inclus et gratuit.
Migration
Facile (changement de NS en 24-48h), mais propagation peut causer downtime temporaire.
Aucune migration ; tout reste interne.
En résumé, les DNS tiers brillent pour les sites à fort trafic ou complexes mais les pannes de 2025 montrent qu’ils ne sont pas « à l’épreuve des balles ». Les hébergeurs standards sont plus résilients pour les usages simples, mais manquent de scalabilité.


En conclusion, que faire pour vos sites ?

 

Il n’y a pas de réponse universelle – cela dépend de la taille, du trafic et de la tolérance au risque de vos sites. Voici des conseils pratiques :

  • Si vos sites sont petits/moyens (trafic <10k visites/jour) ou critiques (e-commerce, services en ligne) : Revenez aux DNS standard de l’hébergeur. Cela réduit la dépendance à un tiers externe et limite l’impact des pannes globales. Par exemple, chez OVH ou Hostinger, activez DNSSEC manuellement pour booster la sécurité sans complexité.
  • Si vous avez besoin de performance/sécurité avancées : Gardez un DNS tiers, mais diversifiez :
    • Utilisez Cloudflare en mode « DNS-only » (sans proxy orange) pour éviter les caches inutiles et minimiser les risques.
    • Pour Route 53, limitez à l’essentiel et intégrez des health checks pour failover automatique.
    • Meilleure pratique : DNS secondaire/redondant. Configurez un DNS primaire chez l’hébergeur et un secondaire chez un tiers (ou vice-versa). Outils comme Cloudflare supportent cela nativement. Testez avec des outils comme dig pour vérifier la résolution.
  • Étapes pour changer :
    1. Sauvegardez vos enregistrements DNS actuels (via l’interface de votre registrar).
    2. Modifiez les nameservers (NS) chez votre registrar (ex. : ns1.ovh.net pour hébergeur ; ns.cloudflare.com pour Cloudflare).
    3. Attendez 24-48h pour propagation (utilisez whatsmyip.org pour tester).
    4. Surveillez avec des outils gratuits comme UptimeRobot pour détecter les downtimes DNS.

En fin de compte, les pannes de 2025 rappellent qu’aucun système n’est parfait : la clé est la diversification pour éviter les single points of failure. Si vos sites sont impactés fréquemment, priorisez la simplicité du DNS hébergeur ; sinon, un tiers bien configuré reste un gain net. 

Fred

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